Le tableau s’assombrit davantage. L’image réelle montrant en grandeur nature tous les aspects de la vie quotidienne du peuple se corse de jour en jour. Nourriture insuffisante, pas d’eau, pas d’électricité, l’air pollué, circulation bouchée, prix hors de portée, eaux de pluie en retard, etc. La misère s’intensifie ! On veut bien être positif en chassant d’un seul revers l’esprit négativiste mais les faits sont là et ils sont entêtés, incorrigibles.
Selon le récent rapport annuel de la Banque mondiale (BM) sur la pauvreté et la prospérité, 44 % de la population mondiale vit avec moins de 6,85 dollars par jour, cela considéré comme le seuil de pauvreté dans les pays émergents. Pire encore, 700 millions de personnes, soit 8,5 % de la population de la planète, vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, l’équivalent du seuil d’extrême pauvreté. La Banque mondiale déplore qu’il aille y avoir encore une baisse d’ici à 2030. Le directeur général de la BM, Axel van Trotsenburg de préciser « après plusieurs décennies de progrès, le monde fait face à de sérieux retards en matière de lutte contre la pauvreté ». Evidemment, selon toujours ce haut dirigeant de la Banque mondiale, « la convergence entre ralentissement économique, dette élevée, conflits, chocs climatiques et la pandémie de Covid-19 » se trouvent en grande partie à l’origine de la décadence. Salon une précision du rapport, la pandémie de Covid- 19, en particulier, a porté un coup sérieux à la hausse du taux de la pauvreté dans le monde. Et même, les pays dits développés n’ont pas réussi à retrouver jusque - là leur rythme de croissance.
Les pays d’Amérique latine et d’Afrique sub-saharienne dont Madagasikara ont surtout encaissé le mauvais coup. Drame, les inégalités entre Nations riches et celles pauvres se creusent davantage. Selon les experts, il faudra au moins un siècle pour rattraper sinon combler la différence. Et encore, si les efforts actés pour rattraper les retards veuillent bien porter les fruits escomptés. En tout cas, selon le rapport de la BM, il faudra un siècle de travail acharné pour faire disparaitre la pauvreté dans la moitié du monde.
Quel sombre tableau ! Madagasikara fait partie intégrante de ces malheureux pays victimes des retards de la lutte contre la pauvreté. Les Malagasy subissent de plein fouet les conséquences de la convergence entre ralentissement économique, chocs climatiques et la pandémie de Covid- 19, entre autres. Au final, la pauvreté transposée en extrême pauvreté, en situation de misère chronique, suffoque la grande majorité de la population malagasy. Une réalité choquante, honteuse, mais qu’on ne se cache pas la figure. Une situation qui doit logiquement et légitimement interpeller les dirigeants du pays ainsi que chaque citoyen responsable. La Banque mondiale tire la sonnette d’alarme, il appartient à tous les responsables publics et privés d’assumer leurs responsabilités. Selon cette institution de Bretton Woods, le mal continue de sévir.
Les retards de la lutte contre la pauvreté trouvent aussi leur origine au sein même de ces pays victimes. La mauvaise gouvernance, en dépit des alertes à tous les niveaux continue, comme si de rien n’était, son bonhomme de chemin. Les délinquances financières, la corruption et l’impunité, le gaspillage de la caisse publique, les trains de vie excessifs de certains hauts dirigeants doivent cesser.
Ndrianaivo